Après une journée à tirer des bords de Cagliari au Port de Teulada, nous décidons que nous nous sommes suffisamment rapprocher pour attaquer ces quelques 200 miles séparant la Sardaigne des Baléares. Nous partons en fin de matinée par fort vent mais mer calme car dans un premier temps protégée par la côte ce qui nous permet de pointes à plus de 8 nœuds. Le reste de la journée se révèle rassurant sans être confortable car la mer est agitée sans trop de vent, une allure ayant pour conséquence la gerbe de Val. Qui va s’amplifier lorsqu’elle apprendra que l’on coule …

Val m’informe à la tombée de la nuit à 90 miles des côtes qu’il y a de l’eau dans les cales, rien d’inquiétant sur ce bateau sauf que là il y a de l’eau dans les coffres avant sous la couchette. Ça, ce n’est pas normal et je vais donc voir ce qu’il se passe pour m’apercevoir qu’il y a une grosse fuite au niveau de la sonde du lock. Je sors toutes les affaires et les matelas de la cabine avant.

– Val : « On peut faire ça un peu après non ? On est obligé de faire ça maintenant ? »

– Nico : « Oui ma chérie, parce que là je pense que l’on coule … »

Première question : combien de temps peut on tenir avec cette fuite ? A la cadence de 3 litres / 10 minutes, largement suffisamment longtemps pour arriver à bon port même si l’on doit pomper.

Seconde question : la fuite vient elle de la sonde elle même ou du passe coque, l’idée que cela puisse venir du passe coque me fait peur mais je me rassure rapidement en constatant qu’il sagit bien de la sonde au niveau de la collerette que l’on visse.

Je réparer cette fuite avec un tube epoxy ce qui étanchéifie complétement cette fuite. Ce sera moins pratique pour enlever la sonde mais puisque le bateau stagne rarement plus de 4 jours, nous laisserons cette réparation telle quelle pour la suite de notre navigation.

Dernier jour, au petit matin, le vent se lève à plus de 20 noeuds, peut être 25 en rafales et la mer est assez forte ce qui nous oblige à rouler le génois pour soulager le bateau et Val. Nous continuons tranquillement à remonter au près dans ces conditions pour arriver à Mahon quelques heures plus tard.

Cette traversée a été l’occasion de pêcher deux bonites, de nous faire une grosse frayeur sur une fuite d’eau, de constater que le bateau n’est pas étanche (nous y avons remédier depuis). Nous avons parcouru 220 miles dont 90% à la voile sous l’allure reaching (bon plein) et seulement 10% au moteur pour recharger les batteries.

En termes de traversée, on a connu mieux mais il y a également largement pire …

Traversée Sardaigne - Baléares