10 Décembre
Nous prenons le petit déjeuner tout en contemplant le
lever du soleil au dessus des îles Galapagos et en écoutant la musique
envoutante de Bagdad Café. L’instant que nous sommes en train de vivre
est magique, une joie intense nous envahit. Cela est sans soute
davantage dû à l’exclusivité du moment qu’au super petit déjeuner
composé de muffin, jus d’orange et café noir.
Passé ce petit
déjeuner, nous mettons toutes voiles dehors et prenons le cap à l’ouest
direction Les marquises. Grâce à un vent soutenu et à un courant
portant, nous réalisons de belles performances (150 milles journalièrs).
Il s’agit à présent de combattre l’ennui et de trouver des occupations.
Matelotage et Macramé pour Valérie, Lecture, écriture et création du
nouveau site web pour ma part. Ensemble nous passerons aussi des heures à
jouer sur la tablette ou à regarder de nouveaux films.
11 Décembre
Cette nuit, nous nous sommes retrouvés en route de
collision avec un remorqueur de 42 mètres. Le radar AIS ayant bien fait
son travail cela fut sans aucun danger mais nous sommes forcés de
constater que nous ne sommes pas seuls en plein milieu du pacifique.
J’en profite pour discuter avec ce bateau et demander la météo, les
prévisions sont excellentes et nous continuerons d’évoluer dans de
parfaites conditions.
12 Décembre
Bien que cela aurait pu m’occuper tout en
assouvissant ma passion, nous ne pêchons pas car que le frigo est
toujours plein. Il faut donc s’occuper autrement et je passe cette
journée à trier de la musique, c’est un moment d’émotions car la plupart
des chansons me rappellent un moment passé ou un proche. Puisque tu
parts de Jean Jacques Golman pour ma soeur et ma mère, L’inaccessible
étoile de Jacques Brel pour mon père, Et beaucoups dautres chansons pour
les amis dont certaines me rappellent les grosses fêtes que nous avons
jadis pu célébrer. En bref, ce fut la journée nostalgie. J’ai envie de
prendre un petit verre pour trinquer de loin avec les terriens mais je
n’en ferai rien. Malgré les 120 litres d’alcool embarqués je me suis
promis de ne pas boire une goutte d’alccol durant notre traversée. Cet
objectif sera facilement atteint.
13 Décembre
Les journées ont tendance à se ressembler, la
météo reste fidèle à elle même. Le jour, nous atteignons toutes voiles
dehors une vitesse moyenne de 7 noeuds, la nuit nous réduisons pour être
plus tranquille et nous nous calons sur une vitesse de 6 noeuds. Depuis
notre départ, étant donné la direction et la force du vent constante,
nous n’avons jamais eu à régler les voiles. Mes lectures se concentrent
sur la polynésie et j’apprend ainsi tout le carnage ayant eu lieu lors
de l’arrivée des européens. J’ai du mal à comprendre comment les
polynésiens ont su preserver un accueil et une gentillesse ancestrale
alors que nous leurs avons apporté bon nombre de maladies ayant entrainé
une large discimination du peuple polynésien ainsi que la perte d’une
partie de leur culture et de leur identité. Après tout cela, nous
n’avons rien trouvé de mieux que de faire pêter des bombes nucléaires
sur leurs attols ! Ces bombes ont beau avoir explosé dans les abysses du
pacifique, pourquoi avoir réalisé ces essais nucléaires proches des
attols et non pas dans les grandes profondeurs de la Méditérnnée juste à
côté de la corse ?
14 Décembre
Cette nuit nous avons croisé un navire de pêche
repéré par Val grâce ses feux de navigation. Le radar AIS nous donne
plein d’informations comme le nom du bateau El Rey, sa taille de 42
mètres, son origine en provenance de la Colombie et sa vitesse de 1
noeud.
Cette nuit a été l’occasion de disputes virulentes avec
Valérie sur le sujet des quarts de nuit. Nous nous accusons l’un et
l’autre de la mauvaise gestion des quarts, il règne un certain flou sur
le temps de sommeil passé par chacun et la tension est palpable. Un peu
comme si nous étions dans le triangle des bermudes et que nous avions
perdu la notion du temps et la raison dans le même temps. Nous lisons
l’heure sur la même montre mais n’interprétons pas l’écoulement du temps
de la même manière. Valérie forte de ses convictions accuse, de mon
côté je savoure cette atmosphère explosive qui ne peut durer. Nous
n’obtiendrons jamais le fin mot de l’histoire car je me dois
d’outrepasser les explications afin de mettre en place un plan d’action
immédiat : je veillerai la nuit et Valérie veillera le jour.
La mer
se lève apportant avec elle une forte houle que nous estimons à 5
métres. Fort heureusement, aucune deferlante n’apparaitra et la
situation reste donc facile à gérer. Je pense au voilier que nous avions
croisé au Panama et qui avait fait route dans le sens inverse. A son
bord deux marins chevronnés qui nous avaient raconté toute la pénibilité
de leur navigation. Maintenant que la mer s’est levée j’imagine tout à
fait ce qu’il ont pu endurer.
16 Décembre
Cette nuit nous avons pu récupérer quelques cartes
météo grâce à notre radio BLU. Ils se révelent être de bonne augure et
nous conforte dans une situation confortable. Nous avons encore croisé
un bateau de pêche, à croire que la route Galapagos – Marquises est une
autoroute. Le radar nous aurait bien aidé mais celui ci est tombé en
panne juste avant notre départ.
En fin de journée, nous avons eu la
visite de nos amis les dauphins. Cela faisait un certain temps que nous
nous sentions un peu seuls et leur présence embelissent notre journée.
17 Décembre
Cette nuit, le ciel fut magnifique et nous en
fûmes éblouis comme un moustique devant une lampe torche. Les étoiles si
proches et si lumineuses formaient des constellations parfaitement
visibles. Lorsqu’elles nous étaient inconnues il suffisait d’un peu
d’imagination pour leur donner de nouveaux noms. La voie lactée coupait
dans une longue trainée argentée le noir intense du ciel. Enfin comètes
et étoiles filantes nous récompensaient de la patience necessaire afin
d’endurer le prochain torticoli. Mais une étoile nous a parue plus
étrange que les autres car sa luminescence toujours de même intensité
est composée de rouge scintillant. L’explication la plus probable mais
également la plus déroutante est qu’il s’agissait d’un satellite. Nous
avons beau aller au bout du monde, nous resterons toujours sous l’oeil
attentif de Big Brother.
18 Décembre
Cet après midi, Val m’appelle afin de me montrer
une tortue prisonière d’un Ofni (objet flottant non identifié). Je ne
réfléchis pas et en moins moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire
nous nous retrouvons face à la mer pour aller sauver cette tortue, bien
que je ne sache pas encore très bien comment m’y prendre. A son
approche, nous constatons que cette tortue a la tête coincée dans une
sorte de bidon en plastique. Notre arrivée a du la faire stresser et
elle a probablement redoubler d’efforts car elle parvient à se dégager
de ce piège d’elle même. Satisfaits de ce résultat, nous reprenons notre
route. Quelques instants plus tard, les dauphins viendront nous
féliciter de cette bonne action en venant jouer avec nous. C’est une
nouvelle bouffée d’oxygène pour nous d’autant plus qu’ils resteront
durant tout notre déjeuner.
Dans l’après midi, nous croisons de
nouveau un bateau de pêche apercu par Valérie. Bien joué Val ! Car cette
fois ci le radar AIS n’a pas joué son rôle et est resté silencieux. Ce
bateau n’a donc pas déquipement AIS et ressemble de plus à une épave
fantôme. Son moteur ronfle tellement fort que nous pourrons l’entendre
de très loin.
22 Décembre
Nous voguons à présent plein vent arrière; voiles
en ciseaux. Cette allure consiste à mettre la grande voile d’un côté et
l’autre voile à l’opposé ce qui ne tient que par un équilibre succint du
vent à 180° précisément. Cet équilibre est assuré par l’autopilote
plutôt réactif mais si le vent tourne la grande voile ne manquera pas de
passer très violemment d’un bord à l’autre, attention aux têtes
haguardes à l’affut du paysage … Ce matin, nous nous levons satisfaits
de constater que nous ne sommes plus qu’à une semaine de notre
destination, nous arriverons probablement avant la nouvelle année que
nous pourrons célébrer avec les polynésiens. Cette journée sera riche en
découverte puisque nous croiserons de nouveau les dauphins ainsi qu’une
belle tortue. Les dauphins nous suivront suffisament longtemps pour
contempler dans la nuit sombre leurs sillons luminescents qui fendent la
mer pleine de plancton phosphoressant.
23 decembre
Une nuit ereintante pour les nerfs vient de s
achever. La veille, nous pensions mettre le spi mais il y avait un trou a
reparer. Du coup nous avons laisse la grand voile et le genois. Mais
dans la nuit il y eu bien plus de mer que de vent laissant les voiles
libres de danser au gré des vagues. Je sens le bateau quelque peu
martirisé par cette houle qui ne lui fait aucun cadeau. Les voiles
claquent dans tous les sens, le grément semble en souffrir et au lieu de
dormir je me poserai toute la nuit la même question : faut il enlever
les voiles pour soulager le bateau alors que nous continuons néanmoins à
assurer une vitesse non négligeable. A la lueur du jour, je retrouve ma
douce dans le cockpit et nous nous empressons de réparer le spinaker.
Le spinaker est une voile très légère faite pour un vent faible réalisé
dans le même tissu qu’une mongolfière, d’ailleurs de loin cette voile
une fois hissée ressemble à une mongolfière. Une fois le spinaker
réparé, nous lévitons au dessus de l’eau dans un silence absolu avec
notre Mongolfière comme seule voile. Dans l’après midi je réveille
Valérie en train de somnoler car j’entends un bruit très étrange,
inconnu jusqu’ici et donc inquietant. Nous cherchons un certain temps
partout dans le bateau mais en vain. Une idée me vient, peut être est ce
un oiseau alors je jette un coups d’oeil dehors. Quelle fut ma surprise
de constater que nous étions entourés de globicéphales ! De la famille
des dauphins le globicéphale de part sa taille impresionnante ressemble
davantage à un baleineau qu’à un dauphin. Tout comme les dauphins ces
mamiphères emettent des sons et des cliquetis dans l’eau qui résonnent à
l’intérieur du bateau tel un écho et deviennent alors parfaitement
audibles. Ces globicéphales semblent apprécier notre bateau et nous
passerons des heures à contempler ces immenses masses noires zigzaguer
sous le bateau. Cette rencontre spectaculaire couronne cette magnifique
journée très agréable et fort utile pour nous rétablir de notre dernière
nuit.
Après la visite des globicéphales, nous décidons d’installer
notre arbre de Noel. Nous sommes très fier de ce petit bout de bois
blanc joliment décoré et dont les contours rappellent la forme d’un
sapin. Logiquement nous ne mettrons pas nos souliers au pied du sapin
puisqu’ils sont à peu près de meme dimensions. Mais au cas ou le pere
noel s’interesserait aux voiliers évoluant dans le pacifique, j’emets le
veu que demain soit une journée aussi belle qu’ajourd »hui afin de
célébrer Noël dans sa plénitude.
La nuit que nous passerons ensuite
sera à l’image de cette journée, splendide mais néanmoins ponctuée d’une
anecdote. A la fin du film que nous avions mis pour égayer notre
soirée, nous sortons du bateau pour constater que notre mongolfière a
explosée, notre spinaker s’est déchiré et est bon à mettre à la
poubelle. Quand on connait l’histoire de cette voile, je pense que cela
devait être son destin … Valérie de son passage en métropole avait
commandé sur le bon coin à un particulier un spinnaker . Elle le ramena
au Panama ou nous étions mais nous constatames que la voile n’était pas
adéquate car prévue pour un bateau de 8 mètres et non pas de 11 mètres.
Le vendeur reconnaissant son erreur accepta un échange qui nous couta au
final assez cher à cause des frais de poste, des frais de douane mais
aussi et surtout à cause des trois semaines supplémentaires à rester
dans un endroit somme toute onéreux. Une fois la nouvelle voile
receptionnée, nous ne pouvions que constater son mauvais état et
passerons une journée à la réparer. Enfin tout ceci pour ne l’utiliser
que 8 heures cumulées lors de notre traversée du pacifique avant qu’elle
n’explose. Mais notre plus grand regret fut de constater que nous
rations le plus grand festival culturel des Marquises qui a lieu tous
les quatre ans à cause du retard pris à attendre cette voile. Morale de
l’histoire ? Et bien quand ca veut pas, ca veut pas et mieux vaut savoir
parfois laisser tomber.
24 décembre
Joyeux Noël ! Tels furent les premiers mots
échangés avec ma dulcinée. Un esprit joyeux nous envoute et nous sommes
tout sourire. S’il est vrai qu’il est atipyque de célébrer Noel seuls en
plein milieu du pacifique, je n’en suis nanmoins pas mécontent. J’évite
toute pression inutile qui consisterait en une course folle aux achats
fortement soutenu par notre societé de consommation. De plus il n’y a
qu’ici ou etre seul semble normal car dans notre monde moderne il est
absolument impensable d’etre seul ce jour là; quitte à etre pris sous
l’aile de quelques ames charitables. Pourtant ce jour là ne représente
pas grand chose pour moi mis à part une effervessence soudaine du monde
religieux avec lequel je garde quelques distances. Je constate que
certains comme Motessier semblent aussi remontés que moi de l’hypocrisie
religieuse.
« Ils commencaient à m’enerver sérieusement avec leur
enfant Jésus. On s’en sert comme d’un paravent pour continuer à faire
tranquilement toutes nos saloperies de petits minables avec des signes
de croix dans tous les sens pour faire semblant de se regarder en face »
Ceci
étant pour moi, tout pretexte est bon à prendre pour faire la fête
alors nous profiterons de ce jour pour cuisiner de manière différente,
cela commence avec une belle niche de pain faite maison accompagnée de
foie gras et d’oeufs de limpe. Comme dessert rien de moins qu’un brownie
au chocolat que l’on jettera à cause des oeufs pourris utilisés, nous
nous rattraperons sur de savoureux pancakes. Puis vint le moment
d’échanger nos cadeaux, le début d’une certaine intimité …
25 décembre
Cette nuit fut une nouvelle fois pénible à cause
d’une mer plus forte que le vent ce qui rend la mélodie du bateau non
pas harmonieuse mais stridente. Pffff, clac, bim sont les trois notes
qui composent cette horrible mélodie mais bientôt un bam s’ajoute à la
composition de cette partition. Je cherche la provenance de ce bruit
redondant pendant des heures et finit par en trouver la cause que l’on
ne peut supprimer, j’accepte alors le nouveau refrain éloquent du Pfff,
clac, bim, bam …. Mais le résonnement des voiles à l’interieur du
bateau devient inssuportable et je décide de dormir dehors sur le pont.
Le ciel est magnifique tapissé d’éclats brillants et la pleine lune
reflète sa plus belle lueur sur la mer qui s’illumine parfois à cause du
plancton phosphoressent. Contempler ce ciel est un grand privilège
qu’il n’est donné de connaitre qu’ici.
Durant la journée, nous
continuerons les festivités en ouvrant la boite de conserve de confit de
canards offerte par un couple de copains lors de notre départ en
Martinique. Vous l’aurez compris cette boite de conserve ne venait pas
d’une grande surface mais du savoir faire ancestrale de leurs grands
parents. Accompagné de patates et d’un bon vin, c’est divin. Nous
pensons à ces amis qui ont du faire un grand sacrifice en se délestant
d’un tel mêt.
26 décembre
C’est une belle journée avec un vent soutenu qui
nous permet d’aller vite (145 milles en 24 heures). Nous constatons la
présence d’oiseaux de plus en plus nombreux et avons croisé un bateau de
pêche signe que nous nous rapprochons de la terre. Nous savons qu’à
l’approche des Marquises nous devons changer d’heure mais il est
difficile de la définir précisément, nos seuls repères étant le lever et
le coucher du soleil nous approximons l’heure comme bon nous semble.
C’est la première fois que nous mettons les lignes de pêche à l’eau mais
elles attirent davantage les oiseaux que les poissons. Nous sommes
contraints de nous engueuler avec les mouettes afin d’éviter d’en pêcher
une. Nous nous essouflons à crier et à siffler pour les avertir mais
rien y fait. Nous devrons remonter les lignes afin d’éviter de réitérer
un souvenir d’enfance. Je pêchais à la trâine et me ruait sur la canne à
pêche dont le moulinet se déroulait mais quelle ne fut pas ma surprise
de constater que le fil de pêche partait dans le ciel. Je venais de
pêcher une mouette que mon père libéra malgré elle.
27 décembre
Valérie se réveille toute contente car elle sait
que nous devrions arriver demain soir, enfin ! De mon côté, cela ne me
fait ni chaud ni froid. L’anesthésie du temps a opérée et l’ivresse des
horizons infinis s’est emparée de moi, je me complais en toute sérénité
dans cette navigation et avalerais volontier des milles supplémentaires.
Une certaine comunion avec mon environnement s’est forgée au fil de
l’eau. Je suis tombé dans une certaine léthargie et ne considère plus
les choses de la même manière. Cela est difficile à expliquer mais
pourrait être comparée à une méditation exercée par le Yoga à plus
grande échelle. Le nom de notre bateau ‘L’ivresse’ prend à ce moment là
toute sa valeur.
La mer est calme et j’en profite pour prendre une
douche. En allant dans l’eau je constate que durant toute cette
traversée de très nombreux coquillages se sont installées sur la coque
du bateau. Mais mon constat fut bref car dans les abysses de l’océan qui
suggèrent irrémédiablement l’inconnu, je ne suis guère tranquille, sans
doute les dernières séquelles du traumatisme des dents de la mer
infligé à tous les enfants de ma génération … Merci Spielberg de nous
avoir fait rêver et cauchemarder.
Aujourd’hui nous décidons de
retenter notre chance à la pêche et sortons tout notre matériel de
pêche, héritage d’une nostalgie d’autan. Héritage accumulé lors des
nombreuses navigations aux côtés de mon père qui n’en avait, à
proprement parlé, strictement rien à faire de pêcher mais qui su donner
une passion à son fils aspiré davantage par les gros poissons que par
les régates du dimanche. Héritage laissé également par un grand père
adoptif dont je partageai la passion le temps d’une saison, et dont la
canne à pêche symbole de cette symbiose rejoindra un jour les fonds de
Nouméa, orginine géographique de cet héritage dont les histoires
m’inspirait déjà la recherche de l’aventure maritime.
Au coucher du
soleil l’une des quatre lignes alignées derrière le bateau prend un
petit thon. Heureusement pour lui, il réussira à se décrocher quelques
mètres derrière le bateau et regagnera sa liberté afin de passer la
taille adulte, ce n’est pas plus mal.
29 décembre
La récompense ne se fait plus attendre et nous
longeons lentement Hiva Hoa, une des principales île des Marquises. La
lune se cache derrière une masse nuageuse qui laisse apparaitre dans
l’obscurité la forme d’une tête dont les deux yeux brillants nous scrute
au dessus de la montagne. Derrière notre dos, un énorme splouch,
probablement une baleine nous fait sursauter.
Nous arrivons au
mouillage pendant le lever du soleil. Celui ci se reflète sur la
montagne et lui donne une formidable luminosité dans des tons de briques
rouges. C’est magnifique, voir émouvant et nous tombons completement
sous le charme de cette île.
« On dirait que des montagnes entières
se sont précipitées dans la mer comme de gioga,tesques cataractes de
pierre. Ca et là,un formidable coups de hache : les ravins. Pas un
bruit, pas un grillon, pas un chant d’oiseau. Nous avons l’impression
d’entendre vraiment le silence, fascinés par la véritable beauté de
cette côte »
‘Une description fidèle, même une photographie ne saurait
expliquée ce que nous contemplons. Il y manquerait l’essentiel : une
sorte d’émanation magnétique dégagée en bouffée de cette masse un peu
effrayante par sa puissance d’envoutement »
Nous posons notre ancre et
pesons notre fatigue puis décidons d’entammer un repos bien mérité
avant d’approcher un univers qui sort de l’ordinaire.
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